mardi 20 septembre 2011

Pénombre où je vacille...

Pénombre où je vacille…
Mes mains se perdent dans la nuit…
Mes doigts s’écartent et s’écartèlent…je les laisse s’enfuir, insensibles…
Mes bras abandonnés gémissent encore…frissonnent à peine…
Mes épaules en détresse…craquement de mes os fracassés…

Mon ventre se déchire, abyssale béance…
Et mes jambes au loin, fuseaux sanguinolents, se dessinent, fugitives impalpables, en lignes sinueuses…
Ma tête exulte en bonds démesurés…
Et mes yeux s’aveuglent du gouffre violé par la lumière.
 
Brûlante déchirure…
Un cauchemar nourri d’amour s’est au grand jour déversé.
Mon corps écartelé se  livre à son tourment…errance passionnée…
Mes monstres trop chéris de ma chair se repaissent…
Je m’engloutis avec délice.

Avec délice je consens…  m’ensevelir dans ma nudité éclatée…
Ma conscience abolie, fantôme énigmatique, se dissout dans l’oubli.
Je me love, nourrisson assoiffé, dans la gangue fertile.
Ne bouge plus…

Silence…Aucun souffle dans l’éther irradié…
Ne bouge pas…
Abandon, inertie, extase…
Vibration de ma vie qui doucement palpite en mon sein déchiré…

Je disparais dans mes abîmes aveuglants de clarté.


                                                                                      Bernadette Mezbourian

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