jeudi 8 mars 2012

Le voyage de l'écriture


















LE VOYAGE de JEAN GIONO à MARSEILLE


Parcours scénographique proposé jusqu'au 5 Mai 2012


au CENTRE JEAN GIONO de MANOSQUE



Se laisser bercer... on n'a qu'à se laisser bercer...
par une voix chaude et nuancée,
par une lecture attentive et sereine,
comme le pas du promeneur dans Marseille,
le pas de Giono, bien sûr...


Le parcours scénographique ne nous offre pour tout soutien visuel que quelques photos qu'un fond lumineux auréole. Tant mieux! Rien ne vient entraver la fuite vers l'imaginaire. La pensée se confond avec les images que le texte de Giono fait naître et organise.

Belle rêverie où rien n'existe que par le pouvoir des mots et des phrases!

C'est la magie du conte et la virtuosité du faiseur d'histoires qui nous envoûtent, mais l'enjeu pour l'écrivain et son lecteur est bien plus profond.

La simplicité narrative, qui d'abord semble proposer une balade sans encombre, une errance sans danger, s'ouvre bientôt sur une prose poétique audacieuse et déroutante. La fiction naît du réel et se fond en lui, sublime confusion!

Giono, de son pas de promeneur solitaire, dans cette indifférenciation où le rêve est plus réel que la réalité, nous raconte, plutôt qu'il ne nous explique, comment voyage l'écriture. Ces récits d'apparence modeste, constituent ce que d'aucuns appelleraient une Poétique, un Essai sur l'Art d'écrire.
Ils nous révèlent, en images, le processus de l'imagination créative; ils nous parlent du travail de l'écrivain sur la réalité qui l'entoure; ils nous racontent comment cette matière est fouillée, modelée, métamorphosée, transmuée, transgressée pour devenir plus qu'elle-même, une œuvre d'art.

Théorie en pratique, à la manière de Giono, sensuelle, vibrante, présente dans sa chair et offerte à notre gourmandise!




Présentation par Sylvie Durbet-Giono et Annick Vigier

A la vie grouillante et inhumaine des grandes villes, Jean Giono préférait la civilisation paysanne, la paix et la solitude de son haut pays provençal. Souvent les évocations de Marseille dans son œuvre (notamment dans Le Poids du ciel et Triomphe de la vie) ne sont guère flatteuses. Mais cette ville, où il fait de nombreux séjours, le rebute et le fascine à la fois.

Le récit est censé nous rapporter un voyage que fit Giono à Marseille à l'automne 1946, pour se libérer de l'emprise des personnages de son dernier roman à peine achevé, Un roi sans divertissement.

Mais l'écrivain ne cesse de confondre les temps, de superposer les espaces, réels ou rêvés. Aux évocations des rues où il "vadrouille" se mêlent des rêves, des souvenirs d'autres séjours (comme celui qu'il fit au fort St-Nicolas en septembre 1939, pour avoir signé des tracts pacifistes); ou même « une réalité d'il y a cinquante ans », celle de magnifiques domaines dont " la Mémé » Pelous lui raconte l'histoire, si bien que les « frondaisons imaginaires » de ces parcs disparus finissent par recouvrir les façades des maisons, les boutiques, tout le quartier du boulevard Baille qui devient « forestier » !

Laissez-vous donc désorienter avec délice en suivant Giono dans ses balades inspirées, dans ses inventions d'illusionniste malicieux, pour lequel la réalité ne peut être qu'intérieure et « magique ".

Sylvie Durbet-Giono, présidente du Centre J.Giono
Annick Vigier, directrice du Centre Jean Giono

Renseignements

Commissaire de l'exposition : Annick Vigier
Textes : Jean Giono
Scénographie et Sons : Renaud Manos
Voix : Maurice Petit
Photographies : François-Xavier Emery
Partenaires : Communauté de communes Luberon Durance Verdon / Conseil général des Alpes de Haute Provence / Conseil régional Provence Alpes Côte d'Azur